Description
Avant-propos de l’auteur, Anne Coldefy-Faucard
En ce centenaire des révolutions russes, où il apparaît que les passions ne sont pas encore éteintes, l’angle choisi ici, l’univers des objets, permet une vision impressionniste de l’évolution du pays à partir de 1917.
La période considérée s’étend sur dix ans et couvre la chute de Nicolas II et la transformation de l’empire en république dotée d’un Gouvernement Provisoire (février 1917), le coup d’État bolchevique (octobre 1917), la guerre civile (1918-1921), la Nouvelle Politique économique (NEP), consentie par Lénine en 1921, la mort du même Lénine (1924), la lutte Staline/Trotski et la victoire du premier, assurée, de fait, dès 1927. Ensuite, l’histoire de la Russie amorce son « grand tournant », et nous ne sommes plus dans la période révolutionnaire.
Dès les premiers jours de la révolution, de nouveaux objets apparaissent, qui s’ajoutent, se superposent aux objets familiers, lesquels disparaissent aussitôt ou prennent un autre statut. Très vite après Octobre 1917, le nouveau pouvoir interdit certaines choses, trop symboliques de l’ancien régime, et en impose de nouvelles, idéologiquement plus conformes.
Fusils, revolvers, haches, mitrailleuses, bouilloires, wagons, besaces, torches de copeaux, ballons, brosses à dents, mais aussi – entre autres marques de la contre-révolution – bas de soie, poudre de riz, parfums, rouge à lèvres, les objets de cet apparent «fourre-tout » conçu à la manière d’un catalogue type « Armes et cycles de Saint-Étienne » ou « Chasseur français » années vingt, assemblent le puzzle d’une Russie devenant soviétique.